Mon histoire personnelle
J’ai l’impression d’être née 3 fois.
Spoiler alert : accroche ta ceinture, ça risque de secouer ! Car ma parole n’est pas policée et j’appelle un chat par son petit nom.
Mais si tu veux juste connaître qui est « le personnage », sans plonger dans les abysses de l’histoire personnelle, le retour à la surface c’est par ici.
La 1ère fois que je suis née, c’est ma naissance officielle…
Ne me demande pas l’année, c’est indiscret vis-à-vis d’une femme ! Mais un cadeau est toujours bienvenu le jour de la Saint-Patrick (je dépose ça là…).
C’est aussi la période de ma vie où je vis sans le savoir (ni le vouloir vraiment) dans le rôle que j’appelle « la Victime », où je me soumets à mes peurs en espérant échapper au gros des conséquences fâcheuses qu’elles me soufflent à l’oreille.
Tout un tas de traumatismes s’accumulent en moi : inceste, agression à caractère sexuel, violence conjugale… sans que je prenne conscience de ce que ça implique dans mon propre fonctionnement. A vrai dire, je n’ai pas vraiment idée de comment je fonctionne, je n’ai aucune idée des multiples niveaux d’impact de ce qui m’arrive, et je ne fais pas de liens entre les événements qui me sont arrivés et mes réactions au quotidien.
Des fois je suis bien, des fois je ne suis pas bien ; je me dis que c’est ça la vie et que je ne peux rien y changer.
Plus aveugle, c’est difficile !
Et pourtant, ce n’est pas par manque de volonté mais parce que la culture populaire autour des peurs est nocive et désuète et que je suis une analphabète de mon fonctionnement intérieur.
Je vis un rapport de domination face à la peur, et c’est elle qui a le dessus.

Quand je me penche sur ce rôle que j’ai nommé « Victime », voici ce qu’il me dit :
Je suis la Victime, celle dont on tait le nom
Je suis celle chez qui l’on est entré par effraction
Je suis une autochtone dépossédée de sa terre intime
Celle qui, jusque dans ses ressentis, se sent illégitime.
Je suis un morceau d’humanité arraché et jeté aux quatre vents
Je suis une terre aride et desséchée qui a perdu son chant
Je suis celle qui ne s’appartient plus, même dans son corps
Celles dont les repères sont devenus trompeurs et flous, porteurs de mort.
Je suis un statut juridique qui a colonisé une identité
Je suis une prison sans barreaux qui retient l’abusée plutôt que l’accusé
Je suis ce vécu intime qui se répète, faute d’être reconnu et écouté
Je suis ce récit intérieur qui s’englue dans le mépris des clichés propagés.
Je suis le bouc émissaire facile de tous les angles morts et les impensés
Je suis la cancre de la méritocratie et de l’autonomie glorifiées
Je suis la banalisation et la rationalisation introjectées
Je suis le maillon faible de notre société.
Oui, je suis la Victime, celle que l’on préfère accuser et mépriser
Mais je suis aussi la dignité qui n’en peut plus d’être prise en pitié
Je suis la résilience dont personne ne veut voir les ressources cachées
Je suis cette force incroyable qui m’a permis jusque-là de tout endurer.
Un jour, je deviendrai Guerrière… et je serai enfin respectée.
La 2ème fois que je suis née, c’est à 28 ans 1/2 : le jour du décès de mon mari…
et j’entre dans le rôle de la Guerrière.
Je l’ai accompagné jusqu’à son dernier souffle.
Sa mort d’un cancer vient de mettre fin à 10 ans de violences conjugales dont je ne sais pas comment me sortir, tellement j’ai peur d’éventuelles représailles.
Je décide alors de changer ma vie à 180°, car à 28 ans j’ai autant de regrets que lui à 62 ans sur son lit de mort (oui, nous avions 34 ans d’écart, ma vie est loin d’être un long fleuve tranquille et conventionnel 😆 ).
Par contre, je n’ai su vraiment que j’étais née une nouvelle fois que 9 mois plus tard, en sautant d’un rocher dans une cascade à l’île de la Réunion. C’est lors d’une traversée de l’Océan Indien en voilier pour laquelle j’ai embarqué comme équipière (quel long fleuve tranquille ? 😆).
Je commence à tester mes limites comme une folle, pour rattraper le temps perdu et bouffer enfin la vie, le couteau entre les dents, comme une vraie Guerrière.
Je vis un rapport de domination face à la peur, et c’est moi qui tente d’avoir de dessus.
Jusqu’à ce que je n’en puisse plus…

Quand je me penche sur ce rôle que j’ai nommé « Guerrière », dont je n’arrive plus à sortir, voici ce qu’il me dit :
Je suis la Guerrière, celle dont on glorifie le nom
Celle dont les faibles aimeraient arborer le fier blason
Je suis un bulldozer contre l’impuissance qui gangrène l’identité
Je suis l’amazone féroce qui vient reprendre sa terre jadis confisquée.
Je suis de toutes les batailles, pour ne plus jamais perdre la guerre
Je suis une bouche close car j’ai appris que la douleur noble doit se taire
Je suis un corps qui se doit d’être victorieux et puissant
Je suis une humiliation portée comme un couteau entre les dents.
Au fond de moi, je méprise la Victime, fantôme d’une autre vie
Que je fuis comme la peste, elle et son peuple de zombies.
Je suis fière d’être la force de vie incroyable que l’on va louer
J’incarne l’exception que notre société aime interviewer et encenser.
Mais, sous une certaine vulnérabilité assumée qui fait office de camouflage
Je suis une montagne de secrets jalousement gardée par une louve sauvage
Je suis un corps et une psyché de rescapée aux aguets en mode offensif
Je suis un château de cartes qui menace de s’effondrer au moindre souffle poussif.
Je hais par-dessus tout cette fragilité intérieure que je déguise en force
Je cache ma culpabilité et ma honte immenses en bombant le torse
Je m’extirpe de mes frayeurs mortifères en affichant mon allure la plus altière
Moi la vigie sans relève de ma forteresse intérieure, mon bagne solitaire.
Pourtant… malgré tous mes efforts et toute l’énergie déployée
La guérilla semble sans fin et les issues condamnées
Je sens mon énergie faiblir et mes résistances s’amenuiser
Moi qui m’étais jurée de ne plus jamais fléchir, je n’arrive pas à me résigner…
N’y a-t-il d’autre voie que de dominer ou d’être dominée ?
La Guerrière en moi cherche désespérément une manière de ne pas mourir au combat.
Cela semble sombre, dis comme ça, mais la lumière au bout du tunnel est proche.
La 3ème fois que je suis née,
c’est un soir d’automne 2016.
Ce jour-là, j’ai commencé à marcher le chemin de la Guerrière pacifiée en arrêtant de me battre avec moi-même.
Mon ami Christian, me voyant aux abois et à bout de souffle, me pose cette question qui a changé ma vie :
« Tes peurs, au lieu de les combattre, si tu les acceptais? »
Je me rebelle d’abord à cette idée, parce que pour moi accepter c’est renoncer. C’est être lâche. C’est abandonner la bataille et laisser les connards gagner.
Impensable.
Ce que je découvre est loin de tout ça : un chemin de retour à soi, de connexion profonde et de rencontre intime à la fois merveilleux et exigeant qui me bouleverse.
Je découvre une manière neuve et inhabituelle d’être au monde et d’être en relation à moi-même quand j’ai peur. Le plus précieux pour moi est d’apprendre à m’aimer surtout dans les moments où tout va de travers…
Parce que c’est si facile de s’aimer quand tout va bien !
Ce n’est pas évident de débroussailler un chemin qui n’a jamais été fréquenté, pour lequel je n’ai pas de modèles. Mais je m’accroche car la beauté de ce que je découvre me met les larmes aux yeux.
Au final, les connards ne gagnent plus.
Personne ne gagne ou ne perd en fait. Je sors tranquillement du rapport de pouvoir et de domination qui m’étouffe. J’ai décidé, en conscience, de sortir de ce rapport de domination face à la peur, face à ce qui est vulnérable en moi.
J’apprends à m’émerveiller de ce qui est déjà là mais que je n’avais pas su voir, trop occupée à atteindre la perfection.
J’incarne un peu plus, un jour à la fois, la ferme douceur qui me permet de ne plus me laisser tomber quand c’est difficile.
Je sors du contrôle, de l’insatisfaction, de la culpabilité, de la honte, de l’impuissance (un jour à la fois, hein 😉 )
En fait, mes peurs sont devenues le prétexte à tisser une relation à moi belle, solide, aimante et bienveillante, quelles que soient les tempêtes intérieures et extérieures que je vis. Pour me sentir en paix et m’épanouir chaque jour un peu plus, sans tous les efforts que ça me demandait auparavant.
C’est pour ça que j’appelle ça être une Guerrière pacifiée (et non “pacifique”) : je reste une Guerrière. Je ne refuse pas de me battre s’il le faut vraiment. Par contre, j’ai compris qu’il y a plus efficace la plupart du temps : la (ferme) douceur.
Pour me rappeler que je n’ai plus besoin de (me) le prouver, je l’ai d’ailleurs fait tatouer sur mon épaule droite par un tatouage de renne retrouvé sur la momie d’une princesse sibérienne.
C’est ce chemin, et les découvertes que j’y fais, que je veux te partager aujourd’hui, demain, et tous les jours qui suivent.

En résumé, voilà ce que je propose :
UNE SENSATION DE FIN DE COMBAT
Je regarde autour de moi
Des débris, épars…
J’ai combattu tant de fois !
Je regarde en moi
Des fissures, des abîmes…
Je me suis haï jusqu’au désarroi !
Mais aujourd’hui je n’y vois plus un désastre
Une culpabilité, une honte ou un échec.
J’y perçois une invitation des astres
A semer l’amour dans le chaos le plus sec.
Patiemment, je prends les débris un à un
J’enduis leurs bords tranchants d’amour doré
Je cherche la promesse contenue dans chacun
Je les polis comme des joyaux pour les faire briller.
Je comble mes abîmes de tendresse et de douceur
J’emplis l’air de mon chant le plus doux
Je berce tendrement mes peurs
J’imprègne tout mon corps d’amour, beaucoup.
Je savoure ce calme nouveau, incrédule et fascinée
Une sensation de fin de combat m’inonde
Harmonie palpable d’un traumatisme sublimé
Qui transmute la défiance en reconnexion profonde.
Une démarche personnelle…
qui est devenue une quête plus grande que moi
Je sens que ça va faire très ésotérique, mais peu importe : je me sens investie d’une mission. Non pas sauver le monde, comme Bruce Willis, mais propager une culture plus saine et plus actuelle autour des peurs.
Parce que peu importe ce que je fais dans ma vie, tout me ramène là !
Mes yeux et mon cerveau ne sont jamais autant allumés que lorsque j’entends quelque chose que je peux relier à ce sujet…
Quand j’en parle, je m’anime et je m’enflamme 😜
Autant de signes qui ne trompent pas… 😅
Je rends donc les armes et je prends la décision de m’y plonger totalement.
Non seulement au travers d’un blog collaboratif pour concentrer toujours plus de connaissances sur le sujet au même endroit au travers de 7 dimensions que j’ai formalisées, mais aussi dans une démarche de consulting auprès des entreprises pour mettre mon expertise unique au service du bien-être des employés (qui voudront alors rester et donner le meilleur d’eux-mêmes !), de leur agilité et de leurs profits.
Ce qu’elles en disent
Jessy est venue pour :
une peur récurrente de conduire en voiture, plusieurs années après un accident
Juste après la consultation :
« Je suis juste sur un nuage. Au niveau de la peur, j’étais juste dans le néant, pas à la bonne place pantoute. ça fait tellement de sens ce que tu dis ! Les blessures physiques, c’est comme ça que je les aies soignées. »
Jessy un mois après :
– Jessy Faucher (Québec) –

Stéphanie est venue pour :
des problèmes financiers importants, qui paraissent sans issue
Juste après la consultation :
« On sent que tu prends chaque chose en considération et à un moment il y a le truc qui te fait faire des liens que je n’avais pas fait du tout.
Merci pour ce que tu as permis de toucher et d’ouvrir en moi. »
Stéphanie un mois après :
– Stéphanie François (France) –

Isabelle est venue pour :
« Pourquoi ça bloque toujours ? J’ai compris et j’ai tous les outils pourtant… »
Juste après la consultation :
« Je me sens plus légère. Tu mets du visible sur l’invisible, des mots sur les maux que je n’arrivais pas à mettre !«
Isabelle un mois après :
– Isabelle Brière (Québec) –




