
Aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours eu beaucoup de rêves. #VraimentBeaucoup
Tout m’attirait, tout m’aspirait.
Je rêvais à une vie meilleure, et je me battais pour l’avoir.
L’origine de mes rêves
Mes parents n’avaient que très peu d’argent, on n’allait pas souvent en vacances et mes vêtements venaient pour la plupart d’un organisme de charité. Cela me fait regarder tous mes rêves de grandeur avec des yeux encore plus brillants.
D’ailleurs, vers mes 15 ans, quand j’étais en vacances chez ma marraine, je me rappelle lui avoir confié, hésitante et rougissant un peu que « je veux gagner plein d’argent ». #PicsouAuFéminin
Sans doute pour compenser ce que je n’ai pas eu plus jeune… et que je n’avais toujours pas d’ailleurs.
Mais pour arriver à ces rêves, il faut que je sois différente
Qui je suis ne colle pas.
C’est le constat amer que je fais.
Je ne suis pas assez… jolie / bilingue / riche / à l’aise avec les gens / féminine / [ajoute ce que tu veux]
Je suis trop… timide / orgueilleuse / susceptible / intellectuelle / espiègle / hors cadre / [alouette]
Comment faire pour atteindre mes rêves dans ce cas ?
Je me dis qu’il faut que je change, que je me modèle (un peu comme de l’argile) pour pouvoir enfin prétendre à mon rêve.
J’en fais des efforts ! #SiTuSavais
>> Lire aussi : Lettre ouverte à toutes ces peurs que je ne vaincrais jamais
Je prends donc de « bonnes résolutions » pour y arriver
Et ça, plusieurs fois dans l’année (si si !) pour être meilleure en anglais par exemple.
Je me mets à regarder plus de vidéos en anglais, lire en anglais, apprendre du vocabulaire…
Le problème, c’est que je me suis tellement « bien » conditionnée que j’ai l’impression d’être un cheval de trait à qui on a mis des oeillères. #EtMangeDuFoin
Je ne peux plus profiter de la vie.
J’ai l’impression de vivre en permanence dans un corset trop serré.
Alors ce qui devait arriver arrive : je finis par laisser tomber. #Jétouffe
Et là je m’en veux, je me trouve nulle et mon estime de moi vient de déménager à l’étage du dessous.
Jusqu’au jour où je me « reprends en main » et je recommence, me disant que cette fois-ci j’y arriverai car je suis déterminée.
Mais la suite on la connaît toutes les deux… #Prévisible
Au point que mes rêves me font souffrir
Ces échecs successifs (enfin, c’est comme ça que je les vis) me donnent une image détestable de moi-même.
C’est vrai, quoi ! Je n’ai même pas assez de volonté pour réaliser mes rêves !!!
J’en ai encore les larmes aux yeux à l’écrire aujourd’hui, tellement cette intense rage et frustration que je ressens à l’époque me remonte dans le corps.
A l’époque, je trouve ce constat terrible, car j’entends partout autour de moi que « Quand on veut, on peut. »
Et moi je veux tellement ! Pourquoi est-ce que ça ne fonctionne pas pour moi ?
Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ?
(Tu remarqueras que je ne remets pas en question la phrase citée ci-dessus, mais bien moi comme seule responsable – ou plutôt coupable – de la situation.)
Je tente de me « discipliner » toujours plus
A chaque nouvelle tentative (un peu plus désespérée) je tente de toujours plus contrôler mes réactions et ressentis (lire ici : je me coupe de ma sensibilité) pour ne pas abandonner en cours de route avant d’avoir atteint mon objectif.
>> Lire aussi : Tous ces symptômes de peur qu’on m’a demandé d’ignorer
Mais… pas de bol, à chaque fois, ça ne loupe pas, je finis par flancher.
Mon sentiment d’impuissance grossit à vue d’oeil, tout comme ce qui me reste de confiance et d’estime fond comme neige au soleil.
Bien-sûr, tout cela en faisant comme si j’étais sûre de moi pour mon entourage : je me sens nulle à pleurer à l’intérieur, il ne faudrait quand même pas que les autres s’en aperçoivent et s’enfuient devant tant de médiocrité dévoilée!
Et puis un jour, je trouve un levier de pouvoir
En voyage, je commence à vaincre une peur : sauter du haut d’un rocher dans une cascade. 6m tout de même !
Et à moi, la médiocre (c’est comme ça que je me voyais – dur, n’est-ce pas ?), s’ouvre un monde où je peux montrer combien je suis audacieuse, vaillante, forte. #WonderWoman
En escale à l’île de la Réunion pendant une traversée de l’Océan Indien comme équipière, je tente un peu tout : je passe mon niveau 2 de plongée pour descendre jusqu’à 40m, je pars en randonnées solo sur plusieurs jours, j’essaie le parapente, la voltige aérienne, le VTT descente, le rafting, l’exploration d’un tunnel de lave refroidi, le couchsurfing chez des inconnus, et j’en passe. #JeMéclate
Alors j’en use largement !
Je continue même après la Réunion, à mon arrivée au Québec, avec de l’auto-stop longue distance, des courts voyages sans bagages et sans argent, etc.
Mon estime de moi remonte en flèche, ma confiance en moi aussi. #Youpi #Confetti
Sauf que… faire tout cela, tout le temps (car je veux vaincre toutes mes peurs pour vivre enfin tranquille), me demande beaucoup d’énergie.
Trop d’énergie en fait. #PanneSèche
Ce que je croyais être une voie d’émancipation est une impasse
Cette image de femme forte que je veux maintenir, elle est intenable pour moi sur le long terme.
Ce n’est pas moi.
C’est seulement la partie de moi « acceptable » à mes yeux que je veux bien montrer.
Je suis encore dans le rêve que je veux atteindre. Mais un rêve à l’extérieur de moi. Un rêve qui demande que je nie une partie de moi.
Et la partie niée, la partie qui se meurt, finit par nécroser tout le reste et faire faner ce rêve.
Je dois faire un deuil… pour mieux renaître
Le plus dur pour moi, c’est de faire le deuil de cette femme forte que j’ai voulu être et dans laquelle j’ai mis tellement d’énergie.
J’ai du mal à me laisser quitter par cette image dans laquelle j’avais mis tant d’espoir. #AdieuPerfection
Je fais le deuil aussi de ce monde qui serait tellement magnifique si je n’avais pas toutes ces peurs qui m’habitent. #AdieuMondeIdéal #BonjourMondeRéel
Ces deuils me sont nécessaires pour commencer à tourner mon regard vers moi, au lieu de le tourner sans arrêt l’extérieur comme je le faisais depuis toute petite.
Et si je décidais d’arrêter d’essayer de briller, pour commencer à m’émerveiller ?
Au début, cela n’a pas été simple. La vieille habitude de me juger par rapport à ce que dit l’extérieur de moi était bien ancrée !
Celle de paraître aussi, même si je ne me maquillais pas et n’étais pas une grande fan de mode.
Au point que moi-même je me jugeais sans même attendre que quiconque dise quelque chose. Que je me censurais avant même que quoi que ce soit puisse être perceptible à l’extérieur de moi. #RéflexeDeSurvie
Mais à force d’être curieuse de ce qui se passe en moi – pas pour me juger, mais juste pour observer – j’ai commencé à comprendre comment je fonctionne, à me connaître réellement au-delà de toutes les croyances que j’ai sur moi.
Observation bienveillante après observation bienveillante, j’ai ri, j’ai pleuré, je me suis émerveillée… je me voyais enfin telle que je suis pour la première fois.
Je suis (positivement) surprise de ce que je découvre
C’est beau.
Tellement beau !
Rien à voir avec le vide, la noirceur et l’espèce de mélasse informe que je m’attendais à trouver.
Malgré tout ce que j’ai vécu.
En fait, j’ai surtout vu des parts de moi abîmées, piétinées, oubliées, meurtries, trompées, abandonnées, rejetées, humiliées, trahies… qui n’attendaient qu’un peu d’amour et d’attention de ma part pour fleurir à nouveau.
Un peu comme un nouveau printemps intérieur.
Des retrouvailles avec moi sous forme de bouquet vibrant et odorant.
En apprenant à m’émerveiller, je me suis trouvée moi
J’ai compris alors que ces rêves que je voulais atteindre n’étaient pas les miens.
Ils étaient en dehors de moi.
Voilà pourquoi je ne pouvais jamais les atteindre.
Alors qu’aujourd’hui, mes rêves viennent de l’intérieur, de mes tripes.
C’est un appel du coeur, un élan de vie qui veut s’épanouir à travers moi.
Alors je ne suis ni « trop », ni « pas assez ».
J’ai simplement des compétences à acquérir, quelques outils à apprendre pour manifester davantage ce rêve que je porte en moi.
Le fait d’être qui je suis est le point de départ ET l’arrivée.
DECROCHER MES YEUX DES ETOILES
Pendant longtemps, j’ai eu beaucoup de rêves
Mais tous étaient inaccessibles, ne me laissant jamais de trêve
Je me coupais de ma sensibilité embarrassante pour y accéder
Je voulais montrer que j’étais une femme forte, sans vulnérabilité.
Je me suis épuisée à vaincre mes peurs et m’affronter
Dans un combat singulier où je tentais chaque jour de briller
Je me disais qu’à force de volonté j’allais finir par gagner
Accéder à mon rêve tant désiré…
Mais ça n’est jamais arrivé.
Je me suis désespéré, haï, repenti
De ce manque de valeur dont je me croyais être le fruit
J’ai avec rage voulu être une autre
Plus talentueuse, belle, qui pourrait marcher la tête haute.
Un accident de la vie m’a fait décrocher les yeux de mon rêve
Pour les poser sur moi et les débris qui habitent ma grève.
Je me suis découverte, morceau par morceau
Bien plus belle qu’un Guernica de Picasso.
Alors j’ai décroché mes yeux des étoiles
Pour les plonger dans la galaxie que j’ai en dedans
Ce souffle de vie qui chaque matin me pousse à mettre les voiles
Pour me mettre au visage un vibrant sourire d’enfant.
C’est cela que je te souhaite aujourd’hui : terminer le combat avec toi, pour retrouver ta joie simple d’être, comme l’ont les enfants.
Pourquoi je n’atteins
pas mes rêves ?
Nous avons un grand rêve, mais nous n’arrivons pas à l’atteindre parce que :
– ce rêve vient de l’extérieur de nous
– il nous demande de nier une partie de qui nous sommes pour l’atteindre
– c’est trop dur à tenir sur la durée car le coût (énergie, bien-être) est trop élevé.
Nous allons devoir passer par une phase de deuil pour être en mesure de contacter les élans de vie qui viennent de nos tripes.
Nous pourrons alors nous émerveiller de ce qu’on ne pouvait pas voir avant à propos de nous-mêmes, suivre nos élans profonds, ce qui rend notre vie plus vibrante et passionnante.
Si c’est une démarche qui t’appelle, te donne des frissons ou te fait rêver, viens lire ceci.
